Platys Gialos, 1980

Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978

dimanche 31 janvier 2016

Et tu plonges

Et tu plonges
dans le grand bain
tu sifflotes mains dans
les poches même si c'est
 bien trop vaste
pour toi


La méthode kouai ??


Treizième poésie verticale - Robert Juarroz

"Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent 

ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance."

Robert Juarroz, treizième poésie verticale,
édition bilingue, traduction Roger Munier,
José Corti 1993, p. 120/12

samedi 30 janvier 2016

T'es folle ou quoi

 Tu crois
que t’es
plus étanche
que tu vieillis
toutes ces
conneries
c’qui compte
c’est c’qu’
y’a d’dans
ah oui, pis
d'où tu viens
et où tu vas

(De mémoire de poche qu'en a vu
d'autres et qu'a pris de la bouteille) 






Détourne(ment) #19

Alors maintenant, crève !
                         rêve

vendredi 29 janvier 2016

Dans mon panthéon personnel


Date de sortie 27 janvier 2016 (1h 38min)


Comme un sourire d'hiver

  La petite
cheminée
de ta bOuche
sOuffle
des braises
sur mOi
c’est chaud
comme un
sOurire d'hiver
que je ne me
résous pas
à Ôter
malgré le
réchauffement
du climat


Betty Brooks and Patti McCarty motor boating at Catalina Island,
CA 1941 by Peter Stackpole



mercredi 27 janvier 2016

mardi 26 janvier 2016

A ce rythme-là

Ton sourire
déboule
sur moi
à chaque 
courbe de 
l'appartement
à ce rythme-là
nous frôlons
la collision




lundi 25 janvier 2016

Comme au restaurant

Tu avances
tout bas
tu es ce
piaf à l’affût
qui s’épuise
sans éclat
ta faim
de charognard
te consume
ton labeur
est collé
au désir
qui lacère
tes entrailles
tu feras
comme
les autres
jours
avec
ce que
tu n’as pas
tu hésiteras
longuement
avant de faire
le mauvais
choix






dimanche 24 janvier 2016

Chaque jour #2

 Chaque jour
tu débusques la tentation
de fuite, tu essaies d’apaiser
la fringale infinie qui te pousse
à nommer le souffle, tu glisses
sur l’écume du silence et te
noies dans les marées du
monde où se hasarde
ta minuscule voix


At the mediterranean sea, Liguria, 1936
Gelatin silver print - © Herbert List

Abécédaire etc-iste - Thomas Vinau


Amour: odeur qui habite la nuque

Buée: Fumée de l'eau
Cendre: particule élémentaire
Déchet : collègue de bureau
Ecorce: gravure sur bois
Flaque: chagrin des chemins
Graine: armée de terre
Horizon: fil qui tient l'hameçon
Insecte: mot sur pattes
Jour: poule qui couve
Knut: ours blanc germanophone à tendance dépressive
Livre: cabane en paille noire
Matin: mensonge qui marche à tous les coups
Nuit: lorsque les hommes oublient et que les choses se souviennent
Oiseaux: chanson des branches
Poussière: riquiquitude de lumière
Quignon: petit vieux du blé
Rire: façon de montrer les dents
Solitude: nourriture qui vous mange
Trou: couffin du tout et du rien
Univers: question en expansion depuis quinze milliard d'années
Vitre: collectionneur de trace de doigt
Western: asile rouge
Xarbukx : insulte qui mériterait d'être inventée
Yeux: chiens renifleurs
Zzzz: citation dans le texte de Gaston Lagaffe


Thomas Vinau, juste 

vendredi 22 janvier 2016

Détourne(ment) #15

Au bonheur des dames
                         drames

L'échappée

Elle ne voit
rien venir
elle tombe
dessus
par accident
les flocons
du dessein
reposent là
deux grelots
clairsemés
décrochés
du désir
de l'empreinte
une flopée
de pourquoi
s’échine
contre
les déjà
elle tord
une question
puis d’autres
se perd
dans le 
pourquoi
du comment
il n'y a
pas de quoi
en faire toute
une histoire
l’échappée est
aussi légère
qu'un escadron
de fourmis
a l'envergure 
d'un petit pois
ça tient
en équilibre
sur un doigt
la lumière n’a
qu’à souffler
dessus
quand
la dentelle
de l’hiver
n’entend plus
craquer son rire
elle s’esquive d’un pas
aussi lourd qu’un doute
prend tout ce qui déborde
pour bercer le poids du monde
mollissant dans ses bras

Sang mentir



mercredi 20 janvier 2016

lundi 18 janvier 2016

Tu voudrais tout

Tu voudrais tout
Tout boire, tout lire, tout dire
Ça prend du temps
de tout (s’)écrire
Ça prend du temps tout court
ce temps qui court

Tu voudrais tout
Tu t’essouffles en silence
les bras posés à ton poste
d’observation, depuis ton phare,
tu voudrais tout toucher, tout sentir,
tout frémir

Tu voudrais tout
Ta petite bouche souriante
ma grande gueule qui vocifère
quand tu me déranges
et que j’essaie de
te dire je t’aime, bordel

Tu voudrais tout
Tu n’en auras jamais assez
tu continues quand même
à t’essouffler, à t’ébrouer
à t’ébattre dans ton silence
tu cours après la fuite

Tu voudrais tout
T’essaies de faire l’inventaire
des jours que tu retiens
de tous ceux qui t’échappent
de tous ceux que t’auras jamais
assez longtemps au creux des pognes

Tu voudrais tout
Tu continues à te faire dessus
à te voir dessous
t’essaies chaque jour
de remettre le dessous dessus
d'arrêter de croire à ces mensonges

Tu voudrais tout
Impuissante dans la cohue
des jours qui dégringolent
tu n’auras pas assez de tickets
pour racheter la somme de tout
ce qui respire sans nous

Tu voudrais tout
Dérober avant la nuit 
ce que le jour te prendra
ce qu'il suspendra dans le souffle des secondes
tu marcheras fébrile dans les ronces
où tu apprivoiseras tes manques

©  Mario Giacomelli

Détourne(ment) #13

Au point de croix
                   croire

samedi 16 janvier 2016

Soleil devant

Le soleil mord
mon coin de table
la vie reprend
je basculerai 
du côté clair
j'avalerai les
restes de colère
coincées entre les dents
pour te balancer mon plus
beau sourire dans la gueule
quand le réveil viendra ouvrir 
tes yeux brouillés de sommeil
sous tes paupières de garnement

©  Francesca Woodman

Détourne(ment) #12

Aujourd'hui, je prends la pose
                                      prose





vendredi 15 janvier 2016

Christian Bobin

"Qu'est-ce que la neige ? Un peu de froid, beaucoup d'enfance."




Pas regardante

La nuit n'est pas trop
à cheval sur ses principes
elle s’assoit sur le jour
depuis la nuit des temps 


(Bukowski)

jeudi 14 janvier 2016

Chaque jour #1

Chaque jour
passé à laper le ciel
la rétine collée pâtine
tu considères les éraflures
de ce qui s'érode tout autour
tu vacilles sur l’ourlet du jour
en t’efforçant de sourire
et trébuches sur l’amer-
tume de la farce
qui se joue

A travers la buée - photo © Emmanuel Darley 

mercredi 13 janvier 2016

Détourne(ment) #11

J'ai le mal de mer
                                                       mère


mardi 12 janvier 2016

Pont de verre suspendu (Pingjiang, Chine)


Perché dans les montagnes à 180 mètres
au-dessus du vide, il fait 300 mètres de long.

Chaque jour #0

Chaque jour
tu te cognes
au blanc sale
de la paroi du jour
tu ramasses les débris,
les bouts épars de vers
tu luttes pour dissoudre
et ligaturer les ombres
tu contemples l'im-
perfection
céleste

lundi 11 janvier 2016

Sous le verre du jour

Vivre
le jour
déchiré
Écrire
le silence 
de mon cri
qui laboure 
mon ventre 
muet 


Nuage de cristal (2016) de
Samuel Buckman, c'est par ici
Intervention à la disqueuse sur un verre de cristal
Diamètre : 9,2 cm - Hauteur : 7,5 cm

samedi 9 janvier 2016

Beau comme un œuf

J’ai glissé un vœu
à l’oreille d’un rêve
dans l’aube fraîche.
Il m’a dit c’est permis,
c’est promis, aujourd’hui
c’est CADEAU !
C’est un jour neuf
beau comme œuf.
Il m’a dit prends !
Ose porter haut
l'optimisme
tonitruant !
Il m’a dit imagine
la possibilité,
l’accomplissement !
Il m’a dit récolte
la précieuse semence
du jour naissant !
Garde-la
bien au chaud
au creux du ventre !
Le jour t’invite
comme une promesse
languissante

Photographie de Davy Jourget, .