Sur commande
tu peux pas
t’as jamais pu
il suffit qu’on te demande
pour que ça s’verrouille en toi.
Tu sais pas comment ça fonctionne.
T’as pas le mode d’emploi
Tu crois te connaître.
Tes schémas sont connus, reconnus,
tu les as disséqués, déconstruits.
Ceux qui puent et qui t’enfument
la vue et l’esprit
sont toujours là.
Ça résiste.
Quelque chose entretient
ces croyances à la noix.
Ça s’décolle pas
tu les vois v’nir
à des kilomètres
à chaque fois c’est pareil.
Forcément, qu’tu connais,
c’est le principe du schéma.
Et voilà, c’est r’parti pour un
tour
tu pars du principe que tu peux
pas
tu sais pas d’où ça vient
enfin, si, t’as une p’tite idée
mais tu veux pas blâmer.
Au fond, c’est toujours toi
la coupable, jamais eux.
Alors elle vient d’où
cette voix ?
T’as bien dû l’entendre quelque
part
cette voix qui te répète
que tu peux pas
que tu peux pas
que t’es pas capable.
Tu l’as pris pour acquis ce
postulat.
C’est enregistré, calé, gravé
t’as intégré ça comme une vérité
profonde
puisque ça revient, qu’ça s’impose
si fort à chaque fois
il doit y avoir un fond de vérité.
Mais la vérité profonde
et le fond de vérité
c’est du pareil au même
ça n’existe pas.
Ça te colle aux basques
mais ça t’appartient pas.
Tu pensais avoir fait du chemin
et nettoyé le bordel de ta vie
et tu réalises que chaque fois
que tu fais un pas
tout est à refaire, à reprendre
Tout reste à défendre.
On part toujours de rien.
On part de ce qu’on est.
Tu pourras pas grand-chose contre
ça
Juste tenter de t’y faire
alors avale, avale.
Ravale tes schémas et recrache.
Recrache tout ce qui ne te vas pas
tout ce qui te fait hurler
tout ce qui amenuise ta voix
tout ce qui te fait croire
que ta voix ne compte pas
Même si tu n’es rien
parce qu’au fond, t’es rien
mais que ça, y’a qu’toi
qu’a le droit de le dire
comme un murmure.
Parce que la vie c’est pas sérieux
ou que ça l’est trop
pour qu’on joue son jeu.
La vie j’en fais tout un drame
je sais pas pourquoi
dans un verre d’eau je me noie
je voudrais juste être moi
sans le sabre de cette voix
moi et une armée de soleils
pour faire rugir ma voix
celle qui m’appartient
et n’a pas à rougir
de ce qu’elle est
de la place qu’elle essaie
de caler entre elle
et le reste
du monde
©Charlotte Mont-Reynaud
Elan du jour…
en mode écriture intuitive
En réponse au challenge de rentrée de @laura_dans_lair lancé au collectif les @lesinepuysables sur le thème… de LA VOIX !Le but : publier un poème porté à la voix de 60 secondes maximum.
60 secondes (ou presque), le mien fait 1’35’’ donc challenge raté… Sauf que ça a jailli comme ça et que j’ai pas pu/su réduire. L'audio de ce poème se trouve là (sur Instagram).