"Les temps sont durs pour les rêveurs" mais shush shush, j'ai le cœur à l'affût et j'ouvre mon carnet de peau. « Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris. » Oscar Wilde
Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1980
Dans le trou de nos mémoires, il y a le temps qui passe et les anniversaires. Les pattes d'amis qu'on serre, celles qu'on ne connaîtra pas et qu'en loup, on observe. La chaleur du temps qui n'use pas l'amitié. L'éclectisme des bouches où s'échange les morsures. Et puis les autres où se vautre le sourire. Un collectif d'amour sur montage vidéo, l'émotion vive qu'on tente de masquer. Il y a parmi tous ces costumes une réelle joie. Il y a toi qui parle à des inconnus ici et là. Ton naturel de bête curieuse, le soleil dans la bouche. Mon instinctif souriresi je t'aperçois.Les musiques qui embrasent les corps. Cette chanson No morira de DLG qui me propulse en 1996 en un éclair. Il y a la famille qui a pu être là et ceux qui n'en sont pas. Les lueurs solennelles de bougies d'une bûche de fleurs. Qu'on soufflera deux fois. Il y a cette multitude de cellules et de cœur qui vibrent autour de toi. Ces verres étiquetés qu'on égare et ceux qu'on boit. Il y a ceux qui restent au plus près de l'aube. Et ton imperceptible attention. Qui parlera plus tard, d'une infinie tendresse. Et finira de faire fondre ma nuit.
Je me demande bien où vont les boîtes de salades et d'histoires de l'enfance
Au fond des caboches que reste-t-il vraiment; quelques dents de lait et des goûters de mioches On conservera quoi des souvenirs fanés; les miracles ou les peurs de nos cabanes de bois
Ces
jours qui te semblent vides
Et perdus pour l'univers
Ont des racines avides
Qui travaillent les déserts
...
Patience, patience,
Patience dans l'azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d'un fruit mûr !
...
Tu n'as pas perdu ces heures
Si légère tu demeures
Après ces beaux abandons ;
Pareille à celui qui pense
Et dont l'âme se dépense
À s'accroître de ses dons !
De ma nuit, j'ai rêvé, à l'envers, de ton ex au ventre gonflé de vie
De mon jour, je laisse s'aérer les pensées, mes peurs se recroqueviller Dans un recoin, j'ai vu tes mots qui ont chargé mes yeux de joie Cette forteresse nocturne s'effondre au matin Recueillir, souffler, rire, se perdre encore, tordre tout cela, apprendre à bricoler ce que je pense être àl'endroit La nuit dort sur des rêves qui ne lui appartiennent pas
Deux ans ce jour - Au début, la pression de ma main au creux de ta cuisse - comme un signal pour que pudiquement glisse cette petite culotte blanche
Depuis lors, l'horizon bouleversé - Le ciel de notre intimité héberge et piège encore nos timidités. Elles jouent à chat, se taquinent dansent d'invisibles chorégraphies immobiles. Elles se soufflent dessus, se provoquent - pour rire. Elles n'osent pas ou peu, elles se dénudent à peine, ne montrent pas leur jeu. Elles cherchent leur temporalité dans la complicité des matins clairs aux petits soirs bleutés
Le ciel est trop lourd aujourd'hui. Il plante son monologue de pluie, nous jette à la gueule ses yeux chargés. La terre pleure l'horizon fané. Et nous pleurons le ciel qui pisse et piétine nos souhaits. Nous pataugeons toujours trop près de nos semelles. Ça pue la fin à plein nez. Cette fois, c'est sûr. L'été s'en est allé.
J'ai déversé mon sac d'amour dans tes bras Mes joues de lac avaient la beauté sourde de l'épine De l'instant perdu où l'on ne se rencontre plus Cette nuit a amorti ma chute D'un souvenir fabriqué, je t'ai dit au revoir
Une rencontre s'éveille - 29 ans, ventre rond vs 39 ans, ventre vide
J'ai une tendresse particulière à son endroit Comme une familiarité qui n'aurait pas besoin de justification Elle est belle comblée de la vie qui va bientôt pointer son nez A travers mes pas de côté sur des petites notes, je retisse le fil des jours qui lâchent Je voudrais pétrir, nourrir rattraper le retard, même si cette course folle est vaine C'est triste et joli à la fois, comme l'atelier de la vie Des étoiles habitent mes yeux même s'il est déjà (si) tard pour moi
Je suis née de la pluie et de la terre J'ai grandi dans l'insouciance de mon enfance Tu es fait de cendres et de poussières Où te mènera donc ton inconscience ?
Je suis née de larmes et de rêves Toute ta triste vie n'est qu'illusion Maintenant je fais une longue trêve Avant de te rejoindre dans ta prison.
Je suis née de sons et de musique Avec le rythme du tambour ancestral Qui capture tout silence cynique Et réchauffe ce froid théâtral.
Je suis née plein d'étoiles dans mon ciel Elles illuminent ma vie qui parfois se fait sombre Elles donnent à ma vie un goût de miel Plus jamais, je ne serai qu'une ombre.