"Les temps sont durs pour les rêveurs" mais shush shush, j'ai le cœur à l'affût et j'ouvre mon carnet de peau. « Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris. » Oscar Wilde
Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978
Je ne vaux rien Je ne mémorise rien Je n'entends rien Je ne deviens rien Je ne choisis rien Je n'écris rien Je ne connais rien Je ne pige rien Je n'explique rien Je ne calcule rien Je ne raconte rien Je ne collectionne rien Je ne développe rien Je ne reconnais rien Je n'applique rien Je ne résous rien Je ne défends rien Je ne généralise rien Je ne prépare rien Je ne fabrique rien Je ne justifie rien Je ne conclus rien
"On l'a emmené à l'hôpital - Pour le soigner où il s'était fait mal, - Il s'était fait mal dans la rue - Et on l'a soigné autre part. - ... - Et il est mort !"
Coincé dans ton labyrinthe de parois sombres, tu ne sais pas qu'il te traque, qu'il t'épie, guette le moindre de tes faux pas. Tu ne sais presque rien en fait, tu crois ne pas être tiède et savoir presque tout des petites choses de la grande vie. Tu ouvres grand la petite bouche de ta petite tête de ton petit corps de moineau. Tu renifles tes plaintes, te frotte aux éclats de l'existence, te colle au cul chaud de tes congénères. La rage est blottie sous tes paupières. Prête à jaillir. Elle pourrait naître ou bien mourir. Tu transportes et traînes partout ton foutoir, tu râles, tu régurgites, tu aboies, tu essaies, tu ris parfois. Ton pas est trop lourd. Il sait que tu fais semblant d'apprécier la carnation du bonheur. Tu n'as pas vu qu'il avait changé l'éclairage. Il se mordille les babines, prêt à lécher tes échardes. Il plisse les yeux. Solide, il choisira ta chute. Il est prêt à bondir pour te chier dans les bottes. Il n'attendra pas que tu sois mort pour pisser sur ta tombe. Il a compris ce qu'il faut faire pour vivre.
La valise bouclée dans l'éclat de la nuit Nos petites mines froissées
à arranger
Nos instants pépites frêles comme des pissenlits
Nos fous rires brûlent nos joues de sales gosses Ta folie s'évapore dans l'haleine de l'automne Dehors les gifles s'aiguisent de la pelure du jour Des magots traîneront peut-être dans nos poches Nos ruches réconcilieront les distances Ton sourire entêté sautera dans les flaques Nous resterons posées sur le tranchant du départ Le doux velours des bouches de quatre cruches La lumière dodue de retrouvailles bondit déjà dans l'horizon
(A ma princesse arabe L. qui fait danser la vie et agrandit mes ailes)
On part croquer un petit bout du temps perdu Pour barboter dans la trombine en miette mal fagotée un peu foutue Au creux d'une épaule fissurée quelque part entre maintenant et si tard