C’est un
soir de semaine
où s’invite
le hasard
Il y a ce
tas de livres abandonnés
qui attire
le regard
on ose à
peine approcher
C’est beau
comme un
instant volé
Je suis debout
à l’entrée
du village
au cœur d’un
lieu qui veille
Il est un
peu plus de
dix-neuf
heures, j’entends
des
conversations aux fenêtres
des couverts
qui s’entrechoquent
Je me sens
pressée
de tout
voir, tout retenir,
tout capter,
pour écrire après
Toujours la
peur de
rater
quelque chose
de passer à côté
Course vaine
dans ce bras
de fer
contre le cours
des choses
En perpétuel
déséquilibre
pour gravir
l’instant
donner de la
mémoire à l’éphémère
A peine le
temps d’écrire
avant que le
jour ne s’effondre
complètement
Qui alors
pour
éclairer mes
nuits
Il y a le
poids des choses
Ce qui marque
Ce qui lie
Le temps
s’émiette
Reste nos
mots
inachevés
Je me
promets de revenir
d’asseoir
mes doutes
mes manques
Prendre le
temps
de m’y
blottir comme
un dernier
refuge
L’automne
presse le pas
ce soir,
tout va trop vite
Appelle
l’emb
r
a
s
e
m
e
n
t
Écritures déambulatoires un soir d'octobre 2019 dans le village de Puyloubier, au pied de la Sainte Victoire, dans le cadre des ateliers d'écriture de la Cie du Cèdre. Les textes ont été affichés au cœur de Puyloubier pendant un mois (mi-octobre/mi-novembre 2019).