Platys Gialos, 1980

Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978

lundi 18 novembre 2019

Ecriture déambulatoire




C’est un soir de semaine
où s’invite le hasard

Il y a ce tas de livres abandonnés
qui attire le regard
on ose à peine approcher

C’est beau
comme un instant volé

Je suis debout
à l’entrée du village
au cœur d’un lieu qui veille

Il est un peu plus de
dix-neuf heures, j’entends
des conversations aux fenêtres
des couverts qui s’entrechoquent

Je me sens pressée
de tout voir, tout retenir,
tout capter, pour écrire après

Toujours la peur de
rater quelque chose
de passer à                  côté

Course vaine dans ce bras
de fer contre le cours
des choses

En perpétuel déséquilibre
pour gravir l’instant
donner de la mémoire à l’éphémère

A peine le temps d’écrire
avant que le jour ne s’effondre
complètement

Qui alors pour
éclairer mes nuits


Il y a le poids des choses
Ce qui marque
Ce qui lie

Le temps s’émiette
Reste nos mots
                              inachevés

Je me promets de revenir
d’asseoir mes doutes
mes manques

Prendre le temps
de m’y blottir comme
un dernier refuge

L’automne presse le pas
ce soir, tout va trop vite

Appelle
             l’emb
                      r
                        a
                        s
                       e
                     m
                    e
                  n
                 t

Écritures déambulatoires un soir d'octobre 2019 dans le village de Puyloubier, au pied de la Sainte Victoire, dans le cadre des ateliers d'écriture de la Cie du Cèdre. Les textes ont été affichés au cœur de Puyloubier pendant un mois (mi-octobre/mi-novembre 2019).

samedi 2 novembre 2019

Shush, j'écoute "Une minute" de Pomme

[Couplet 1 : Pomme]

Viendras-tu te reposer, sur mon épaule
Malgré tout le mal que j'ai fait 
Je te propose
Une minute, enlacés
Dans le noir
Ou la lumière allumée
Tu décideras

[Couplet 2 : Pomme]
Voudras-tu me raconter tes heures sombres
Les hommes que tu as touché
La peur de ton ombre
Je pourrais te raconter
Mon Noël sans goût
Et quand le vide m'appelait
Le désir fou
D'une minute, enlacés
Dans le noir
Ou la lumière allumée
Tu décideras
Tu décideras (Tu décideras)

[Intro : Grand-mère de Pomme]
Claire, bonjour, c'est Mamie.
Merci beaucoup pour ton message, je l'ai lu ce matin.
Et puis j'espère que tout se passe bien, sur euh... ce que tu te prépares pour le concert. J'crois que tu vas à Bordeaux d'abord mais je ne sais pas à quelle date.
Et... bon courage, travaille bien, et bonne chance !
Bisous, je t'embrasse, bisous. Mamie. Au revoir !


Pomme - Une minute

samedi 26 octobre 2019

Clément Gustin

" Qu'elle s'attache à l'anodin, au mystique, au frissonnement de la conscience, individuelle comme collective, elle (la poésie) est toujours, si elle veut être, la lente maturation du vécu dans l'alambic du verbe. Après cela, je ne sais plus ce qu'elle est. 
Je ne veux pas m'aventurer plus loin, vous le voyez, ni lui arracher des réponses comme on ferait d'une mauvaise dent. Je préfère qu'on la laisse à sa pudeur ; chacun sait qu'elle vient quand elle veut. Et puis je crois, au fond, qu'il est bon qu'on ne sache pas trop ce qu'elle est. Il est heureux que nous n'ayons pas toujours besoin de comprendre, pour aimer."

"Génération poésie debout" publiée par Le temps des cerises (2019).

 

lundi 21 octobre 2019

Cambouis, Antoine Emaz

"Dans une vocation d'écrivain, et plus encore de poète, il y a une incapacité foncière à s'exprimer complètement, convenablement, normalement. Ecrire naît d'un défaut de langue. C'est lui qui mine et force à bouger pour faire entendre quelque chose (quoi? c'est selon chacun) qui, resté muet, asphyxierait."


mercredi 16 octobre 2019

Baisser les armes


Au détour d'un geste
d'une délicatesse
en
   
    s
         u
          s
      p
e
 n
   s

lundi 7 octobre 2019

"Ne fais pas attention à moi 
Je viens d'une autre planète 
Je vois toujours des horizons où tu vois des frontières "

Frida Kahlo

samedi 17 août 2019

Détournement #90

Encore le temps de me laisser aller
                                               hâler

lundi 29 juillet 2019

La Minute bleue de l'aube

Je te dirai
CHUT
Je te dirai
ECOUTE
Pour l’étreinte
et le tremblement
L’écho tapis
de l’enfance
La douleur intime
l’infime silencieux
La parole
limpide et claire
Précieuse
comme l’ondée
Pour le crépitement
la mémoire en partage
Pour la brume qui file
pour celle qui reste
Pour la beauté
qui se livre
Pour l’instant muet
où l’éternité s’interpose
Pour le plus beau
des voyages suspendus
entre les paupières de la nuit
et les cils de l’aube
Merci tant Estelle Fenzy pour « La Minute Bleue de l’aube »
(Ed. La Part Commune).






lundi 1 juillet 2019

Parution Revue Cabaret #30

J'ai la joie d'être dans la jolie
Revue Cabaret #30
de l'été 2019.

Merci de tout cœur à Alain Crozier de m'avoir accueillie.
Sortie du Cabaret #30 : Massilia Soul System - été 2019.

Au sommaire de ce numéro : 
Murielle Compère-Demarcy, Mireille Disdero, 
Antonella Fiori, Nathalie Lauro, Léna Lesca, 
Charlotte Mont-Reynaud, Antonella Eye Porcelluzzii, Stéphanie Querite Guest : Jacques Lucchesi.

Chorégraphie : Nathalie Laur.


Pour se le procurer, 
c'est sur le site de la revue
ou sur Amazon.






mardi 21 mai 2019

dimanche 28 avril 2019

Détourne(ment) #87

Je cherche les mots qui scellent
                                   s'ailent

mardi 16 avril 2019

La langue dérobée


Tu regardes
le monstre
sans trop y croire


Observes le poids
de la disparition

Empesée
Tu voudrais te diluer
Tendre vers le doux

Oser l’abandon

Tu t’embrases
Emplie de ce qui ronge

Un voile s’arrime
au rebord
de tes yeux

La vague
soulève
ta langue

Tu t’émeus
des coulures
des dommages infinis

Tu voudrais
retrouver
ta parure

L’originelle vibration

Ta force et ta foi
Ta fougue et ton feu

Le brasier
te disloque

Dévore ce qui
te semblait éternel

L’histoire t’échappe

Comme le reste

Tu cours
après tes impatiences

Cherches
un repentir
un souvenir

Une autre lumière
un nouveau
                      souffle

Capture
d’un vouloir clair

D’une saison
où la terre
se prépare

Assoiffée
des mémoires
de la pierre

Camille Grandval "Topographies" encre, gel et épingles, 2016

vendredi 29 mars 2019

jeudi 28 mars 2019

"Océan mer" à infuser


Loïc Demey - Je, d’un accident ou d’amour

"L'avant-midi, on se Rivoli. Puis Adèle m'île de la Cité et Cité de la musique. Je la Belleville, je la Vilette. L'après-midi, on se pont des Arts et Arc de Triomphe. On se Marais, on se République. Je lui Montsouris, rive gauche. Elle se place des Vosges et Vaugirard. Elle se rue, je m'avenue. Je me square, elle s'esplanade. On se tours. Vertiges. On s'entour, se demi-tour par le parc de Bagatelle. Vertes tiges. On se catégoriquement. On se définitivement."
***
"Je me chancelant, je me trac. Elle me chuchotements d'amour à l'oreille.
La rue se nuit, le ciel se lune. Je la nue.
La pièce se sombre, je m'orage. La fermeture éclair. La robe, tonnerre. Sa tunique en l'air et ses dessous à terre. La rue se lune, le ciel se nuit. Je la nue.
Elle me peau, je la pulpe des doigts. On s'épiderme."
***
"Je l'affection aussi Delphine. Mais, depuis quelques mensualités, nos sentiments se pâles et se fades. Le rouge se rose et le blanc se boue.
On se trente ans passés avec pas l'envie de seul. On se fatalité, on se facilité. On se quotidien, on se tablette tactile et téléphone portable au petit-déjeuner. Le soir, on se télévision au lit. Elle se séries, je me navets. Et l'on se corps de moins en moins.
Notre couple s'usure. Jusqu'à la corde."
Loïc Demey - Je, d’un accident ou d’amour
Cheyne Editeur - Date de parution : Octobre 2014 - 44 pages


mardi 5 mars 2019

Antoine EMAZ

"ce qui a disparu
n’est pas oublié ou perdu
à peine parti plus loin
dans la langue et la tête
un lieu sûr sans lieu
nulle part
ici
mais il n’y a plus grand monde
aussi
sauf une tête une langue
tant que tête
et langue
après
ce sera vraiment fini"
A.E.
Livre d’artiste d’Antoine Emaz et Claire Chesnier. 8 poèmes d’Antoine Emaz accompagnés d’une oeuvre originale de Claire Chesnier.

In memoriam

"Un poète, c'est peut-être quelqu'un qui, à tort ou à raison, veut des mots là où il n'y en a pas - et pour cause." 

Antoine Emaz
(1955 - 2019)

vendredi 1 mars 2019

C'est un beau jour pour ne pas mourir de Thomas Vinau

C'EST UN BEAU JOUR POUR NE PAS MOURIR de Thomas Vinau recense 365 poèmes à garder sous la main pour alimenter une année entière de poésie. 





En librairie le 7 mars 2019 aux éditions Le Castor Astral !