Platys Gialos, 1980

Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978

mardi 28 novembre 2023

Ma fille est un fil #13

 

𝑀𝑎 𝑓𝑖𝑙𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑓𝑖𝑙 #13

Ma fille est un fil
le pont entre
le petit et le grand moi

©Charlotte Mont-Reynaud

Extrait d’un projet en cours - dont la forme définitive se cherche encore - mêlant photos, mots & fils (photo poésie, livre pauvre encre, fil & papier)
{Ma fille est un fil 13}

jeudi 23 novembre 2023

Donne toi tout

 


"𝑫𝒐𝒏𝒏𝒆 𝒕𝒐𝒊 𝒕𝒐𝒖𝒕" (c’est une phrase que je reprends du merveilleux podcast CHEMIN ROUGE, épisode #11, « L’amour de soi selon la pensée autochtone »).
De l’importance de se donner de l’amour.
D’où que l’on vienne.
Même si l’on vient (ou revient) de loin.
Surtout si l’on (re)vient de loin.
J’avais tous les mots ce matin, à moitié endormie, qui se présentaient à moi.
Je crois qu’ils sont partis, je crois... Je ne sais pas.
Tant pis. Je retranscris les mots tels qu’ils me viennent à cet instant.
Je crois qu’il est temps de se donner de l’amour. De se donner à soi.
De se donner l’opportunité de naître à soi, à travers l’Amour.
L’Amour de son soi véritable. Hors masque, hors posture, hors tout.
Pour trouver qui l’on est intrinsèquement.
Dans la vérité du cœur. Dans cette intuition-là.
Le chemin est souffrant, chaque jour est couvert d’abondantes rivières, mais l’eau lave, nettoie, purifie.
Je sens que j’avance sur ce chemin.
Je sais que je vais m’autoriser de plus en plus, même si, pour le moment, tout est timide, fragile.
Comme, il m’est, aussi, difficile de dire non.
Je commence, maladroitement. J’apprends.
J’ai commis des erreurs, j’en commets encore.
Je me pardonne. J’essaie d’être douce.
Je sais aujourd’hui où je veux aller, même si je ne sais pas encore à quoi cela ressemble précisément.
Je sais que j’ai besoin de rejoindre une manière d’habiter poétiquement le monde.
Une façon unique d’être au monde, qui me ressemble, qui me soit propre.
Je veux suivre mon cœur uniquement à présent.
Je ne serai guidée que par lui, qu’importe les conséquences.
Ce matin, je me disais, comme je l’ai longtemps cru, que le luxe, c’était l’espace (j’aime les grands espaces, j’avoue), mais c’est faux, en partie.
Le luxe, le vrai luxe, c’est la liberté.
La liberté d’être soi, dans toute sa singularité, dans toute son unicité.
C’est ma quête, depuis plusieurs années déjà.
Le chemin est long, je le sillonne, la vie m’apprend, me déprend, m’automne, me moissonne.
J’ai tant à apprendre, tant à dénouer, pour relier ensuite.
Pour le moment, c’est souffrant de se départir mais j’avance, doucement.
Je sais que de très belles choses m’attendent, dans la nudité du cœur.
𝑩𝒂𝒓𝒋𝒂𝒗𝒆𝒍 disait « 𝑳𝒂 𝒗𝒆́𝒓𝒊𝒕𝒆́, 𝒄’𝒆𝒔𝒕 𝒄𝒆 𝒒𝒖’𝒐𝒏 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒕 » et bien je ne crois qu’en la vérité du cœur.
En la vérité de mon intuition, qu’importe où elle m’emmènera, je sais qu’elle seule détient la vérité.
Ma vérité. Celle qui est juste pour moi, pour me réaliser en ce monde.
𝑰𝒍 𝒆𝒔𝒕 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆 𝒓𝒂𝒍𝒍𝒖𝒎𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒆́𝒕𝒐𝒊𝒍𝒆𝒔, disait Apollinaire.
Il est grand temps également de prendre source dans les sagesses populaires.
Que ce jour vous soit doux, où que vous soyez et d’où que vous veniez
{Collage réalisé ce jour, pièce de bois trouvée sur mon chemin, création isolée}
© Charlotte Mont-Reynaud

samedi 18 novembre 2023

Caviardage d'automne

 


L’actualité m’étant toujours insoutenable face à une période personnelle particulière, à vif, je choisis l’amour, l’art, la créativité comme réponse (même si ça hurle et brûle au dedans).
Je publie ce caviardage avec l’aimable autorisation de Mélanie Leblanc car d’habitude, je ne caviarde que des textes libres de droit.
J’espère, un jour prochain, avoir la chance de voir mes caviardages publiés ou exposés.
C’est un rêve que je nourris secrètement, je vais tâcher de le faire pousser à mon rythme pour que ce rêve voit le jour.
Ce caviardage est issu du poème, « novembre », provenant du précieux recueil éphéméride, paru aux éditions Les Venterniers en 2015. Ce recueil sous forme de livre-CD au façonnage sophistiqué, contient 12 poèmes et 12 pistes audio, la voix de Mélanie nous traverse pour dire avec sensibilité les sensations et le récit de soi sur ces 12 mois de l'année (cette délicate édition est en rupture, mais une réédition plus légère est disponible).
J’avais eu la chance de voir Mélanie en 2016 en performance pour cette lecture musicale à Evreux. C’est quelque chose de précieux et de chaud, que je garde comme un trésor, tout près du cœur
C’est toujours une petite grâce de relire la dédicace de Mélanie, qui était « heureuse que des petites oreilles puissent l’entendre », je portais la vie à l’époque de cette dédicace, en juin 2016.
*
ombre
du vent
animal
à l’abri
blottit
au chaud
secret
du
dénuement
*
© Charlotte Mont-Reynaud

mercredi 15 novembre 2023

Collage - nouvelle série en cours

 

rien n’est simple
au début
pour la mémoire
du silence
©Charlotte Mont-Reynaud
{ collage isolé - nouvelle série au format 5.5cm x 8.5cm en cours }
Cette notion de silence et de prise de parole nécessaire. Cette prise de parole qui germe, pointe son nez, pour finir par naître enfin (c’est bizarre de dire « finir par naître »…).
Ecrire, dire, finalement, c’est presque pareil, intimement lié, comme les deux faces d’une pièce, puisqu’écrire est une manière de dire ce que l’on tait ou que l’on ne parvient pas (encore) à dire à voix haute. Dire ce que l’on bâillonne, ce qui longtemps s’est tu dans les couloirs de l’enfance et dans ceux qu’on emprunte une fois devenu « grand ».
Aborder le silence.
La mémoire du silence.
Avant l’écrire.
Avant le dire.
Pour ce qui ne peut plus se taire.
Pour ce qui doit poursuivre son chemin.
Ailleurs.
Autrement.
Les mots de Lou Dimay résonnent fort comme toujours (aujourd’hui, peut-être encore plus) :
« écrire
Qui nous avons été
Ne pas se faire confisquer
Encore
Le récit »