C’est un jour de novembre
qui accroche la lumière
qui accroche la lumière
Tu écoutes « Une minute » en boucle
et la fièvre resurgit
Sur la passerelle d’une vie à l’autre
le fragile te submerge
Ralentir, disais-tu
avec une myriade de rêves en bouche
Tu n’as pas vu le jour se briser
les vagues conjuguées s’inverser
Tu prends la voix de cette mamie
comme si elle t’était destinée
Elle te traverse la chair
comme un reste d’enfance tombé en cendres
Toi, tu n’as rien saisi, rien capturé
de la voix de ta mémé, au temps du possible
Tu penses à cet amour resté presque muet
à cet inachevé, là, juste de l’autre côté
Comme une blessure insaisissable
qui sépare et réunit
qui sépare et réunit
Dans le creux du jour
comment saisir l’aurore consolée
[Dans mes oreilles : « Une minute » de Pomme – Album « Les failles »]
Texte paru dans la gazette #1 de la Cie du Cèdre (janv/fév/mars 2021)