Platys Gialos, 1980

Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978

samedi 30 avril 2016

Embrasée

Derrière nos
bouches grillagées

un foyer de cendres
de repères consumés

de masques usés
jusqu’à la haine

de courses éperdues
perdant haleine

où l’écho des cris
gît encore

jeudi 28 avril 2016

Pour écumer le jour

Le jour
s’était noyé
dans l’étang
de sa peine
A peine
avait-il
touché
le fond
qu’il repartait
pour un tour
sur un radeau
de fortune


mercredi 27 avril 2016

Libido #26

Mon texte
t’attendra

Luisant
et chaud

Il perlera
sous tes doigts

Tu le con-
sommeras

Sur place
ou chez toi

Arracheras
l’écrit

sous l'éclat
de tes dents

Jusqu'à ce 
que nos langues

s'y 

           p
             e
          r
     d
 e
 n
    t


mardi 26 avril 2016

lundi 25 avril 2016

Tout doux

J’entrouvre
la fenêtre
du jour
Des miettes
de rêves
parsèment
les draps
Je déplie
ma conscience
J’arrondis
les heures
dans la
patience
du souffle
Caresse
l’essentiel
du bout
des doigts

Photo Leon HERSCHTRITT

vendredi 22 avril 2016

Comme un remous

Sur le bord
déchiré
de l’attente

Une palpitation
à pleine
bouche

Comme
un remous
suspendu

Agrippé
en son
centre

Tapissant
de sourires
l'abandon
que j'effleure


Photo © Ed Fairburn, par ici




mercredi 20 avril 2016

lundi 18 avril 2016

A la croisée des chemins

Ton cœur
est bleu gris
à la croisée
des chemins
il y a ce
monde
d'émotion
qui se tait
le silence
chauffé
à blanc
restera
muet
pour
épouser
l'instant
où diriger
ta marche
au carrefour
des possibles
où flotte
un fécond
printemps


dimanche 17 avril 2016

jeudi 14 avril 2016

Quand j'y pense

                                                   Le temps
                                                                       passé
                                     à amollir
                                                                         la lame
                                        blanche
                                                       de l’enfance



Shush j'écoute Roses - The Chainsmokers

The Chainsmokers - Roses (Audio) ft. ROZES

[Tout ce que j'ai toujours voulu était tout]

mercredi 13 avril 2016

Une certaine incertitude

Elle attend

Une constellation
de points
de suspension
depuis…

Attends 

Ne cherche pas
à compter

La somme
des lunes
te ferait
palpiter

Sa douleur
est logée
sous l'écorce
de sa poitrine

Aucun chiffre
ne ferait
le poids

Elle attend

Elle n’est
pas sûre
ça lui brûle
les doigts

Savoir 

Combien
de temps 
encore

En attendant
elle se hisse
sur la pointe
des pieds

Elle occupe 
le siège
du rêve
aux toutes
premières
loges 

Laisse-la
envisager
une trêve
et se remplir
le ventre
d'azur et
d'océans




mardi 12 avril 2016

Et puis vient un moment

Et puis vient un moment
où tout semble différent
c’est à peine perceptible
le monde poursuit
son murmure
tu frôles la joue
de l’aube avec
mille précautions
tu regardes
le paysage
avec l’ardeur
de l'otage
l’émotion borde
tes narines
tu pressens sous
la peau que
rien ne sera
comme avant
et qu’en pressant
la pulpe des lèvres
tu imprègnes
la fertilité
d'une terre
nouvelle




lundi 11 avril 2016

Libido #25

Si tu retires
le chapeau
de mon ô

J’enlèverai
la cédille
de ça

Douce crête
(sus)pendue
sous l’échine

Que je
bois déjà
du regard



samedi 9 avril 2016

Souffleur de vie

Il est l’élan
involontaire

L’équilibre
suspendu

Sur le bord
des narines

L’ouverture
essentielle

La rivière
de l’intime

Irriguant
tout ton être

L’épaisseur
vitale

Enflant
ta poitrine

Impénétrable
morceau de ciel

Ourlé
de silence

Ruissellement
de lumière

Inépuisable

Jusqu’au
dernier soupir

Andrea Kiss © 2015 

vendredi 8 avril 2016

Chaque jour #5

Chaque jour
le pas lourd posé sur
l’écrasement des heures
la carcasse ballottée d’un côté
puis l’autre, tu cherches à incendier
la brume, arracher l’épine qui t’entaille
les pores chaque fois qu'un désir frôle ta
bouche, tu pourchasses l'apaisement
dans la lenteur du souffle et
l’érosion des nuages


mercredi 6 avril 2016

Les heures de glace

Je me perds
et m’épuise
dans les pores
de la nuit

Je peux dire
en silence
la couleur
de l’attente

– Banquise –

Ton souffle
répète à l’envi
l’écrasement
de conscience

D'insondables
impacts criblent
mes fenêtres
nocturnes

Les mots
craquent
sous l’écorce
du murmure

s’encapsulent
sans effleurer
le rivage des
songes



lundi 4 avril 2016

La dent tendre

Il légère
l’existence
Il a cette
façon tendre
de mordre
le jour
qui tranche
Elle se
cogne dans
d’insondables
recoins
Trébuche sur
des résidus
d’illusions
Imagine
le pire
Il ne montre
les dents que
pour faire
claquer
des sourires
Elle aurait pu
s’ennuager de doutes
buter sans discontinuer
sur d’obscures cloisons
Son cœur s’est arrêté
sur l’air qui parcourt
sa bouche et son
regard d’enfant
avant d'encorder
pour de bon la
solitude comme
la nuit ligature le jour
Il ne sait pas s’étendre
sur les versants tristes
Il glisse avec élégance
et file vent debout
gorge déployée
pour avaler
le vent
le vin
et toute
la rivière
de doutes

Photographie Alfred Eisenstaedt

samedi 2 avril 2016

Détourne(ment) #42

Elle vit au bordel de jour comme de nuit
                                 bord d'elle

Des ronds dans l'eau

Ça l’a jetée
par dessus bord
Elle n’a rien vu venir
A bu la tasse avant
de recracher la soupe
Est restée au
bord d’elle-même
à respirer sous assistance
à traquer les relents
Elle pourrait papillonner
mais ne sait pas voler
Elle persiste à faire
des ronds dans l’eau
Elle se dit qu’à force
elle tordra le cou
de tout ce qui
s’encorde sous la
peau et se lit dessus
Qu’il sera plus aisé de
composer avec ce qu’elle
n'est pas sans regarder
sans cesse de côté
Dans le filage des jours
elle aperçoit la trame
de son corps lourd qui
avance lentement
à la rame
mais avance-t-il
vraiment



vendredi 1 avril 2016

Détourne(ment) #41

C'est un poisson d'avril ou la réalité
                                                  raie alitée ?