Platys Gialos, 1980

Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978

samedi 15 octobre 2022

Peur que ça se voit (audio)

 

Peur que ça se voit, c'est avant tout un audio (pour aller l'écouter, il faut aller sur mon profil FB ou sur mon profil Instagram).

 

Souvenir d’une autre vie où je foulais les pistes de danse pour m’étourdir au son de la salsa cubaine (de la timba principalement, même si la musique de cet audio n’en est pas !). Cela faisait partie de moi, c’est encore là. Ça reviendra. Tous les gestes sont là. Reste à trouver l’endroit, sans l’amant, à Aix ou ailleurs….

 
🎶 No morira / DLG
🖍️ Headliner / Canva
 
C'est d'abord la musique.

L'accroche instantanée.

La possible échappée

qui me sauve et me noie.

Quelque chose frappe.

M'échappe. Me dévore.

Un battement lancinant

gonfle mes replis intérieurs.

Réveille l’ourlet crépusculaire.

Impérieuse pulsation.

Ça cogne, ça palpite.

Juste là.

 

Peur que ça se voit.

 

Le son, c’est toi.

Le sens, les sens.

N’importe lesquels.

(Mais) Plus tard.

 

Moi toujours gaie.

Même carapace.

Même masque.

Toujours fille qui sourit.

 

Il n’y a que toi.

C’est tout comme.

J’enrage. Essaie de neutraliser la bête.

De bâillonner l’emprise.

L’appétit féroce. Intempérant.

 

Fais un rapide tour d’horizon.

Cherche des connaissances.

Une place où poser mon sourire.

Mes fesses, mes cuisses.

Le reste de ma famine.

De mes peurs de petite fille.

Avant de fouler la piste.

Je danse seule. Souvent.

Au début presque toujours.

Jamais longtemps. Ni pour longtemps.

 

Je commande une boisson à la hâte.

Pour m’étourdir vite. M’éblouir.

M’engourdir. Me dissimuler un peu plus.

 

Je t’attends. Te guette.

Cherche à t’attraper du regard.

Je ne suis pas la seule

à t’attendre

à te vouloir

 

Toujours j’espère t’avoir pour moi.

Entre mes mains, mes bras, mes cuisses.

Le temps d’une danse.

D’une heure. D’une presque nuit.

 

Une musique m’envahit. Me transperce.

C’est LA musique.

Celle qui perfore mon ventre d’ogresse

Celle que je veux pour toi. Avec toi.

Celle qui n’est presque qu’à nous.

(Pauvre sotte)

 

Je cours vers toi. Trop tard.

Une autre t’a déjà prise par le bras.

Effondrement de ma citadelle.

Je suis une Amélie en eaux.

Une mer de sel. Dedans.

 

Je me ramasse en tas.

En tas de questions.

D’atermoiements.

Qui roulent. Compriment.

Asphyxient ma fausse joie.

 

Il faudrait des tickets.

Patienter jusqu’au prochain tour.

Je recommence tout à zéro.

J’attends. Pas patiemment.

Ça je sais pas. J’ai jamais su.

 

Parfois c’est toi qui viens.

T’approche. Placide et doux.

Souvent c’est moi. Vorace.

Comme les autres. Comme toutes ces autres.

A te sauter dessus. A t’agripper comme une proie.

A te dévorer déjà.

 

Te voilà entre mes bras.

Mutique fierté.

L’éclat de mes canines parle malgré moi.

 

Peur que ça se voit.

 

Impossible de lutter.

Désir pur. Incandescent.

Je ne sais pas conjurer ça.

Pas avec toi.

 

Tout mon corps est engagé.

Constellé d’aurores. De brumes chaudes.

Happé par ton souffle, ta voix, ta peau,

ta langue que je ne comprends pas toujours,

par tout ce qui ne m’appartient pas.

Ni ce soir. Ni les autres.

 

II y aura ce geste.

La petite pression de tes doigts.

Juste là. Imperceptible.

Que je serai la seule à recueillir.

Qui brisera mes dernières résistances.

Fera grand feu sur mes joues. Sous la peau.

Exaltera la vague hirsute.

L’appétit de louve. De tigresse.

Tout est trop cru et délicat.

 

Je suis une invisible. Une bouche d’ombre.

La part qu’on cache.

Qu’on ne nomme pas.

Celle des murmures nocturnes.

Des promesses qu’on ne tient pas.

 

Reste un souvenir de toi sur ma peau.

 

Comme une incandescence

sous ma cambrure.

Juste là.

 

Peur que ça se voit.


@charlotte_montreynaud

 

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