Platys Gialos, 1980

Platys Gialos, 1980
Charlotte Mont-Reynaud, Platys Gialos, Mykonos 1978

mardi 21 avril 2020

Dans la traîne des jours


Tu regardes chaque matin sous la jupe du temps pour relier les branches de ton histoire

Tu t’abreuves en laissant couler le mot avenir, comme né de ta bouche, pour qu’il étire tes paysages

Certains souvenirs de famille feront peut-être des ricochets, où s’entrelacent d’autres voix

Tes silences comme des cailloux concentrent tes replis de moineau

Le manteau blanc de l’enfance masque le fracas des fissures

Tu voudrais te glisser dans un livre comme dans la peau d’un autre

Vivre libre, nue, respirer grand, dans une fête aux éclats d’écume sans début ni fin

Sous tes pieds, ta part sauvage s’embrase dans un berceau vibrant

Ton destin semble se dévêtir au-dedans de toi, tout en te portant

Dans le bleu des souvenirs, le sel dérobé du voyage construit les choses tues, pour attraper le temps.
Racines suspendues. Entrevues. 

Comme son visage dans le tien.

Demain sera une belle musique.
Comme la vie, là, juste devant.




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