Toujours trop

 
Toujours essoufflée, trop chaud, trop froid
le souffle court, rythme saccadé
 
Comment as-tu fait pour ne pas trébucher plus tôt

dans le rétro, ta parade trop parfaite détonnait
 
Que reste-t-il de celle que tu étais
toutes ces histoires galère, sans issue ni garde-fou
tu offrais tout, affamée, tu dévorais, trop vite, tout le temps
 
Dans le fond, que des miettes, des histoires à moitié
des questions, des brouillons, des miroirs déformants
 
Comment étais-tu censée faire pour bien faire
Te faire désirer, te livrer, ça tu savais
mais pas te faire aimer
 
Assoiffée, étiolée, malmenée
tu voulais Vivre Grand - Vivre Fort
 
Décalée, prête à vivre tout
Trop sensible, trop bavarde
Trop discrète, trop fragile
Trop têtue, émotive
Trop rêveuse, amoureuse
chaque jour, chaque semaine
ton cœur cavalcade
risquait tout
 
Dans le flou, tu te confondais avec celle
qui se pliait pour plaire
 
Que reste-t-il de celle que tu étais
après le grand tourment, le grand tournant
 
Aujourd’hui, tu composes avec tes trops
tes manquements
tes hauts le cœur
tes saccages silencieux
 
Tu captes tout
un presque rien te bouscule
ton navire prend l’eau
 
Dans l’enfance consumée
tu cherches des bribes

des Polaroïds abîmés
 
Tu poses tes peines
domptes tes monstres
avec la tendresse de la mère
que tu es devenue
 
Tu tisses des sourires
Caresses le fragile, le précieux
Composes avec l’impermanence du jour
avec l’envie de gueuler

‘Allez tous vous faire AIMER’